CONCOURS INTERNATIONAL D’ARCHITECTURE POUR LA CONSTRUCTION DU BATIMENT DU CERViDA-DOUNEDON (LOME,TOGO)
Dans la construction moderne, la tendance de fond est à une architecture standardisée, mondialisée et non contextualisée, un usage immodéré du béton, du verre, du métal et un recours fréquent à la climatisation artificielle. Cela engendre des enjeux environnementaux et énergétiques gigantesques. Notre proposition dans le cadre de ce projet contribuera donc à infléchir cette tendance. Nous tenterons de concevoir un bâtiment selon les principes du développement durable.
Limitée au sud par l’Océan Atlantique, à l’ouest par le Ghana, à l’est par le Bénin, la ville de Lomé, capitale du Togo abrite le site de notre projet. Le site de notre étude situé dans l’enceinte de l’Université de Lomé, à environ 100m de l’Amphithéâtre Pr. G AMPAH JOHNSON est ceinturé par deux (02) voies de circulations, 14m et 16m situées respectivement au Nord et à l’Ouest. L’environnement immédiat du site est marqué par une absence de bâtisses importante et est parsemé de quelques arbres et arbustes. Sa topographie relativement plate
minimise les mouvements de terre et est un atout pour l’implantation des bâtiments.
Notre projet s’inscrit dans un contexte de construction durable où le respect de l’identité socioculturelle des communautés locales est particulièrement important. En ce sens, sa conception a été influencée par les Tata Tamberma qui sont un peuple situé au nord du Togo et dont les maisons à tourelles faites de terre et d’argile (tatas), sont un très bel exemple d’architecture vernaculaire africaine. Elles sont
pour la plupart constituées d’une case centrale dédiée au culte des ancêtres et d’autres disposées autour d’une couronne servant de barrière protectrice. La moitié sud (droite) réservée aux hommes tant dis que la moitié nord (gauche) est réservé aux femmes. En confrontant cette organisation spatiale en trois entités avec le programme architectural, les contraintes du site conjugué aux principes de double toiture et de
couronne protectrice des Tata, nous obtenons cette forme générale pour le bâtiment en plan et en élévation.
Pour garantir l’implantation du bâtiment de la façon la plus harmonieuse les critères lumière, aéraulique et acoustique sont ceux ayant primé dans nos divers choix. Parlant de lumière, être protégée du soleil, voir le ciel et bénéficier d’une vue intéressante furent nos axes directeurs. Parlant d’aéraulique, le positionnement du bâtiment en vue de l’optimisation de la ventilation naturelle dans les locaux fut des axes directeurs. Enfin parlant d’acoustique, l’éloignement du bâtiment des sources potentielles de bruit en l’occurrence les voies de circulation nord et ouest fut une priorité.
Ici Le choix s’est porté sur les BTC/BTS pour leur disponible locale et la maitrise des techniques de mise en œuvre. Cela minimise ainsi son énergie grise et par la même occasion l’empreinte écologique de l’ensemble de l’ouvrage. La séparation claire entre le gros-œuvre et l’aménagement dû au système structurel confère à notre ouvrage flexibilité et adaptabilité qui faciliteront sa réorganisation future.
Pour la couverture un principe de double toiture avec comble ventilé est utilisé. Sur les Façades Est et Ouest l’on retrouve des Revêtements clairs et des protections de type auvents horizontaux, tandis que sur les Façades Nord et Sud l’on retrouve des brises-soleil type panneaux verticaux à lames orientables et modulables, et une végétation verticale et haute.
En somme, la conception bioclimatique de notre projet est un savant équilibre entre protection solaire, lumière, acoustique, ventilation, efficacité des équipements et sobriété des occupants. On ne peut faire l’impasse sur aucune d’entre elles. Seule l’action concomitante sur l’ensemble de ces leviers nous ont permis d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de confort et de consommation.